Les émotions, qu’elles soient considérées comme positives ou négatives, agréables ou désagréables, sont des réponses instantanées, inconscientes à un stimulus.
Elles ont toutes un impact corporel en nous (frissons de peur, chaleur de plaisir, gorge nouée de stress, larmes d’euphorie, mains moites, transpiration, nœud dans le ventre…). Le plus souvent nous les subissons, notre intellect, notre conscient n’y est pour rien, au mieux spectateur, au pire nous ne nous en apercevons pas.
C’est notre cerveau reptilien qui crée ces réactions physiologiques inconscientes en réponse à ces stimuli, pour maintenir un équilibre, pour assurer la sécurité, et ce en un 1/10 de seconde. (Comme il faut que mon corps soit à température pour courir lorsque je vois un lion, alors inconsciemment mon cerveau fait monter la température dans mes muscles. C’est de la survie 😉)
Une des émotions qui a le plus d’impact sur notre quotidien est la peur, liée à un besoin de sécurité. Face à des situations générant cette émotion, 4 comportements se font jour :
– L’évitement : nous recherchons ainsi de la sécurité. Ex : j’ai leur de la hauteur, je ne monte pas sur une échelle
– L’agressivité : nous recherchons la destruction. Ex : J’ai peur des fourmis, je mets de l’insecticide dans tout le jardin, dès que j’en vois une
– La perte de moyens, nous nous soumettons. Ex : j’ai peur que ma femme me quitte, alors je ne fais plus rien pour moi, tout pour elle.
– La manipulation, la prise de contrôle. Nous recherchons par ce biais l’autorité.
Nous percevons le monde par nos 5 sens : le visuel, l’auditif, le kinesthésique, l’olfactif et le gustatif.
Or, il arrive que les émotions brouillent cette perception contre notre gré. Et de fait bien souvent transforme la vision de NOTRE réalité du monde. Nous la voyons alors par le prisme de notre émotion.
Votre plus grosse peur, sur une échelle de 1 à 10, (1 correspondant à un léger mal être, 10 la terreur absolue) à quel niveau la classeriez-vous ?
De 1 à 3, ces peurs ont peu d’impact sur le quotidien : j’ai peur de chats noirs. Elles représentent 50% de nos appréhensions
De 4 à 6, elles représentent 45% de nos peurs. Le plus souvent l’évitement permet de mieux les vivre. J’ai peur des animaux sauvages, je ne me balade jamais en forêt.
De 7 à 10, 5% seulement des peurs. Ce sont des peurs paniques, Elles représentent de réels handicaps pour le quotidien. Ces phobies, ces peurs paniques suivant les cas peuvent engendrer des dépressions.
On considère qu’au-delà de 5/10, la raison commence à avoir du mal à passer au-delà de notre réaction inconsciente.
Leurs origines sont multiples.
– Une expérience passée non résolue : on m’a jeté dans la piscine pour m’apprendre à nager. Maintenant, j’ai une peur panique de l’eau. Je suis incapable de mettre la tête sous l’eau. J’ai même peur de me laver les cheveux.
– Des mots des attitudes transmises : ma mère m’a toujours dit : « fais attention, ne va pas trop vite c’est dangereux ». Maintenant, je ne suis pas à l’aise quand ce n’est pas moi qui conduit. J’ai peur que le conducteur aille trop vite et que je ne puisse pas maitriser la vitesse.
Face à cela, bien souvent, nous changeons nos comportements et nous demandons à notre entourage de changer le sien : « je préfère la montagne à la mer… » « roule moins vite c’est dangereux » (et ainsi, ce sont des générations qui auront cette phobie 😉).
Alors, au lieu de vouloir changer les autres, si nous changions notre propre représentation de ces phobies.
Deux solutions simples et efficaces :
– Seul : focaliser son esprit sur les sensations physiques. Notre cerveau ne pouvant penser à deux choses en même temps, vous le saturerez ainsi d’informations. Prenez conscience de ce qui se passe en vous. Température, rythme cardiaque, respiration, moiteur, tremblements… TOUT SUR LE CORPS ET RIEN QUE LE CORPS. Laisser votre cerveau au repos avec ces « Oui mais… » « ca me fait … »… du factuel ! Concentrez-vous 3 minutes sur votre corps et observer l’évolution de ces sensations.
– Accompagné : travailler sur le choc traumatique. L’idée est de fournir à l’ « enfant » qui a subi ce choc, les ressources pour affronter cet événement sereinement. Et pour faire ce travail en confort, le praticien pratiquera la double dissociation qui permettra d’observer un observateur de la scène.