Je tiens à partager avec vous la lecture d’un roman, Le jour où je me suis aimé pour de vrai de Serge Marquis, également auteur de la pépite On est foutu on pense trop.
Cet ouvrage décrit l’histoire de Charlot et de son entourage autour d’une question centrale :
Qu’est-ce que l’Ego ?
Avant de commencer, Serge Marquis définit trois principes du cerveau :
- Le cerveau ne fait pas la différence entre la perception d’une menace à la survie, et la perception d’une menace à l’Ego. Dans les deux cas, la réaction sera la lutte ou la fuite.
- L’attention ne peut être portée à deux endroits en même temps.
- Sans vigilance de notre part, le cerveau privilégie de porter son attention pour ce qu’il perçoit comme une menace.
Pour lui, l’égo serait comparable à un oignon, où chaque couche correspondrait à une pelure identitaire.
La première d’entre elle, historiquement, « je suis ce que je possède » : ma terre, ma maison, mes vêtements mon téléphone… Et dès que je reçois une critique vis-à-vis de ce que j’ai acquis, avec plus ou moins de peine, je ressens une attaque personnelle, sur ce que je suis. Cela me fait mal !
La seconde, bien ancrée dans les civilisations occidentales, est le « je suis ce que je fais, ce que je fabrique… » Que met un médecin derrière la phrase : « je suis docteur » ? Quelle perception aurait son auditoire s’il disait « je pratique la médecine » ?
Ensuite, on ne peut passer à côté de la pelure des pensées. « Je suis ce que je pense ». Vous imaginez déjà les pensées politiques ou religieuses… Les personnes qui croient tellement que leur identité est liée à leur conviction qu’ils sont prêts au plus grands des sacrifices.
Malheureusement, certains s’identifient à leur souffrance, leur maladie. Que penser de cette introduction « bonjour je m’appelle XXX, je suis alcoolique… » ? Le jour où cette personne maîtrise sa consommation d’alcool, il sera qui ?
Enfin, plus à la mode avec les nouvelles technologies, le dictât de l’image. « Je suis mon image ». Je n’existe que par le regard que les autres portent sur moi. Je mets mon selfie sur les réseaux sociaux et j’attends les likes. Le pouce en l’air je suis gracié, le pouce au sol je suis condamné ! Comme dans les jeux du cirque !
Alors comment faire autrement ? peut-on vivre sans égo ?
OUI, car nous ne sommes pas nos pelures identitaires.
Pour cela, nous pouvons porter notre attention sur, ce qui en nous ne vieillit jamais.
Nos capacités
- à être présent
- d’aimer
- de s’émerveiller
- de savourer
- d’apprendre
- de transmettre
- de rire
- de créer
Avec de la vigilance, on a le choix de porter son attention sur une activité de Présence et non sur notre activité Egoïque
Alors que l’Ego a une fâcheuse tendance à séparer, ce qui ne vieillit jamais nous relie
Comment faire ? l’amie de Charlot dans ce livre lui répète souvent :
« Reviens ici »
Certains utilisent la méditation. Et bonne nouvelle, tout le monde est capable de méditer. Car méditer c’est porter son attention sur ce que nous faisons.
Et si nous écoutions les gens VRAIMENT ? en laissant nos jugements, nos interprétations, nos pensées de côté. En profitant de l’instant
Et si nous prenions conscience VRAIMENT de ce qui nous entoure quand nous marchons, même pour de très courte distance
Et si nous prêtions VRAIMENT attention à ce que nous mangeons, les odeurs, la textures, le goût, pour apprécier ?
Et si lorsque je regarde un film, je me laissais emporter par l’histoire, en oubliant mon téléphone et ses notifications ?
…
REVIENS ICI !
Dans ce qui nous arrive, est-ce une pelure identitaire ou une de mes capacités qui est menacée ?